1. |
La voix du singe
02:18
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Ça y est je ne comprends plus rien,
tout le monde me parle à l'envers,
les sous-titres sont en canadien,
tous les dialogues m’exaspèrent.
Pourtant je n'écoute pas grand chose,
mais le film est trop bruyant,
et l’algorithme qui me propose un
vieux truc crypté en allemand.
Comment calmer la voix du singe ?
Comment détruire tous les robots ?
Comment garder la tête froide,
avec un flic à la place du cerveau ?
Ça y est, c'est la grande prise d'otages, jusqu'à
deux heures du matin, perdu dans toutes ces
images sans compter l'humeur du voisin.
Mon inertie m'embrasse, comme seul copain mon
café froid. Bien au chaud dans ma demie crasse
comme seul amour ma part de pizza.
Rendez-nous la vie, et les jardins d'enfants
Rendez-nous l'amour, le calme et puis le temps
Rendez-nous le foot et mes belles années
Rendez-nous la foi et le prix du loyer.
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2. |
Gout de pomme
02:55
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Mon grand-père était un nazi,
et j'ai du sang sur les genoux,
il a vendu tous ses amis,
pour se réincarner en cailloux.
Je le balance sur le rivage,
sans plus me soucier des embruns
et puis j'admire le paysage,
maintenant qu'il n'y pousse plus rien.
Tout ça sent les vapeurs d'opium
et l'anxiété comme litanie,
et puis ce ciel au goût de pomme,
je ne sais plus si j'ai dormi.
T'façon c'est toujours la même merde,
sans cesse la plus pauvre des histoires,
avec ce putain d'homme moderne,
ses natures mortes, ses abattoirs.
Et si le monde se drape de noir,
je l’emmènerais dans un pogo,
donne-moi une bonne raison de croire
qu'il y a encore des oiseaux.
Mon grand-père est toujours nazi,
même si bien mort et enterré,
je l'entends qui chiale et s'extasie
et ça depuis des années.
Il jouait souvent du saxophone
dans sa grande maison bourgeoise.
Plus proche du loup que de l'homme
comme seul amour son héritage.
Tu n'imagines pas la colère
que j'ai coincé au fond du cœur
et tout le mal que tu as pu faire,
toutes les ratures, toute la noirceur.
Je voudrais même m'arracher les yeux,
et voir tomber mes chicots,
pour tous les matins nauséeux
et toutes les marques sur ma peau.
Si les meilleurs partent en premier
tu est sûrement immortel,
il y a du sang sur le palier
et ça fait marrer Azraël.
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3. |
Roule bus roule
03:20
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Minuit arrive un Lundi soir
départ à la hâte que j'ai pas choisi
et j'me casse parce que j'suis dans l'noir
place de la rep, autocar moisi
Vieilles caves et vieux lampadaires,
Nantes a l'air si chaleureuse
Tous ces souvenirs délavés font tâche
deux xanax et j'ferme les yeux
Roule bus roule
Emmène moi,
Un sweat en boule comme oreiller
et si je m'endors, ne me reveille pas
Roule bus roule, enlève moi
J'etais pas taillé pour avancer si vite,
j'tais pas taillé pour avoir tant d'vécu
Et dans leur fête, tellement d'plaisir
Nulle part où m'cacher, nulle part où fuir
Pis l'soleil se couche sur ma jeunesse
et cette ombre est d'plus en plus grande
Moi ca m'va tant qu' la ville
derrière moi est -de plus en plus loin
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4. |
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DES JEUNES SE DROGUENT
DANS DES PARKINGS A AMSTERDAM
DES GENS DANSENT POUR OUBLIER
LA TRISTESSE DES PARKINGS
DES GENS DANSENT
DANS DES PARKINGS
DES JEUNES SE PARQUENT
DANS LA TRISTESSE D’AMSTERDAM
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10 Juin Angoulême, France
Formé en 2019 par quatre survivants de la scène punk charentaise, 10JUIN distille un punk rock en français, dans la lignée
des Justin(e), Guerilla Poubelle, Diego Pallavas.
Un concentré de rage, de sueur, de disto brut, porté par des textes oscillants entre absurde et réalité amer.
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